1 PRÉSENTATION
Comte (1798-1857), philosophe français fondateur du positivisme.
2 VIE
Comte naquit à Montpellier le 19 janvier 1798. Dès son jeune âge, il rejeta le catholicisme et les vues royalistes de sa famille. De 1814 à 1816, il fréquenta l'École polytechnique à Paris dont il fut expulsé pour avoir participé à une révolte d'étudiants. Il fut le secrétaire de l'illustre socialiste Claude-Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon jusqu'à leur rupture en 1824. Il élabora ses Cours de philosophie positive de 1830 à 1842. En 1832, il occupa un poste de répétiteur d'analyse et de mécanique à l'École Polytechnique. Il publia en 1851 le Système de politique positive. Il mourut à Paris le 5 septembre 1857.
3 PHILOSOPHIE
Sensible aux révolutions scientifique, politique et industrielle de son temps, Comte s'intéressait essentiellement à la réorganisation intellectuelle, morale et politique de l'ordre social. Adopter une attitude scientifique, telle était, à ses yeux, la clé d'une telle rénovation.
La méthode générale de Comte consiste à examiner l'histoire des sciences, à rapporter les connaissances scientifiques d'une époque à l'ensemble des manifestations culturelles de celle-ci pour en tirer des conclusions sur les capacités de l'esprit humain. En examinant sa propre époque, Comte parvint à la conclusion que l'élaboration d'une science de l'homme et de la société est possible. La suite du projet, qu'il développa dans ses Cours de philosophie positive consiste à élaborer une philosophie appropriée aux sociétés industrielles, et à réfléchir au type d'organisation politique qui correspond le mieux aux possibilités de celle-ci.
Auguste Comte soutenait qu'une étude empirique des processus historiques et, en particulier, du progrès des différentes sciences interdépendantes, révèle la loi des trois états qui régit le développement humain. Il livra une analyse de ces états dans son œuvre capitale, les six volumes des Cours de philosophie positive (1830-1842). La nature de l'esprit humain est ainsi faite, pensait-il, que chaque science ou branche du savoir traverse « trois états théoriques différents : l'état théologique ou fictif, l'état métaphysique ou abstrait, et enfin, l'état scientifique ou positif ». Le stade théologique est caractérisé par une explication immature des phénomènes, renvoyés à la volonté des dieux ou de Dieu. Au stade métaphysique, l'explication des phénomènes fait appel à des catégories philosophiques abstraites. Le stade final de l'évolution, le stade scientifique, va de pair avec le rejet de toute quête d'explication causale absolue. L'attention est entièrement tournée sur les liens entre les phénomènes, dans le but de parvenir à des généralisations soumises à la vérification par l'observation. L'œuvre de Comte est considérée comme l'expression classique de l'attitude positiviste qui fait des sciences empiriques la seule source appropriée de la connaissance.
Selon Comte, chacun de ces états correspond à certaines évolutions politiques. L'état théologique se reflète dans des notions comme le droit divin des rois. L'état métaphysique implique des concepts comme ceux de contrat social, d'égalité des citoyens et de souveraineté populaire. L'état positiviste entraîne une approche scientifique ou « sociologique » (terme créé par Comte) de l'organisation politique. Passablement critique vis-à-vis des procédures démocratiques, Comte imaginait une société stable, gouvernée par une élite scientifique qui ferait usage des méthodes de la science pour résoudre les problèmes humains et améliorer les conditions sociales.
S'il rejetait toute croyance dans un être transcendant, Comte n'en reconnaissait pas moins la contribution de la religion à la stabilité sociale. Dans les quatre volumes de son Système de politique positive (1851-1854), Comte a exposé sa religion de l'humanité, qui aspirait à encourager le comportement favorable envers la société. L'importance de Comte tient surtout au rôle qu'il a joué dans le développement historique du positivisme.