La conception sociologique selon des penseurs

 

1 La sociologie selon Max Weber

 

. Paradigme : individualisme méthodologique.

.Approche théorique : interactionniste.

.Objet de la sociologie : action sociale /activité sociale. 

.Méthode : compréhensive.

.Instrument: entretien.

.Règle fondamentale : la sociologie doit chercher le sens que les acteurs donnent à leurs actions. 

 

Selon Weber, la sociologie est la science de l'activité sociale. C'est une science qui se propose de  comprendre par interprétation l'action sociale et par là,  d'expliquer causalement son déroulement et ses effets. Expliquer causalement, c'est comprendre par interprétation, c'est-à-dire rejoindre et reconstruire le sens visé. Autrement dit les valeurs et les intentions par rapport auxquelles les acteurs de ce vécu orientent et rationalisent leurs actions. Ainsi Max définit l'activité sociale/action sociale comme une action dont le sens est orienté par rapport à autrui. Il s'agit de saisir les significations données par les acteurs à leurs actions, d'en organiser le sens et de saisir la logique qui les sous-tend. Elle devient sociale quand le sens de l'action individuelle est rapporté aux actions d'un ou plusieurs acteurs. Pour cela il en distingue trois caractéristiques : le sens, la signification et l'influence par la perception. Weber fait de sa sociologie d'une méthode compréhensive, selon lui la méthode compréhensive part des individus pour expliquer un phénomène global. Basée sur une posture subjective, car il s'agit de reconstituer le sens que les acteurs donnent à leurs actions. Ce qui est pour lui la règle fondamentale de la sociologie (la sociologie doit chercher à comprendre le sens que les acteurs donnent à leurs actions. ).

 

 

 

2 La sociologie selon Auguste Comte

 

Auguste Comte invente le mot sociologie en 1839, pour lui la sociologie serait cette nouvelle science capable de réorganisée la société en réorganisant l’intelligence. Il la définit comme étant ‘’ l’étude positive de l’ensemble des lois fondamentales propres aux phénomènes sociaux’’. A cela il distingue deux états pour sa nouvelle science : la statique sociale et la dynamique sociale. La statique sociale qui fonde les bases de la théorie de l’ordre et que l’on peut traduire par l’étude fondamentale des conditions d’existence de la société et la dynamique sociale qui fonde les bases de la théorie du progrès et que l’on peut traduire comme l’étude des lois  et de son mouvement continu, c’est-à-dire le processus d’évolution d’une société. En un mot, la dynamique sociale étudie les lois de la succession, pendant que la statique sociale cherche celle de la coexistence. Comte établit par là une loi progressive, générale et linaire d’évolution de l’esprit humain ou, selon lui, tous les domaines de la connaissance passent par trois états successifs. C’est la loi générale des trois états qu’il met en relation avec la dynamique sociale :

 

-L’état théologique ou fictif. C’est le pouvoir propre à chaque société  qui permet de relier des pouvoirs temporels (ex : la politique) avec des pouvoir spirituels ou théologiques (scientifique)

 

-L’état métaphysique ou abstrait. C’est une période de crise, une époque critique conçue comme un âge de transition révolutionnaire.

 

-L’état scientifique ou positif. C’est la phase de réorganisation de la société qui suit la crise ou le régime devient rationnel.

 

Comte distingue au niveau de la méthode trois démarches possibles : l’observation, la comparaison et l’expérimentation. Mais la mise en œuvre de cette dernière n’étant pas commode dans le cas des phénomènes sociaux. Il défend le recours à l’observation et à la comparaison. Notamment la comparaison historique comme le rapprochement des divers états de la société humaine pouvant exister dans diffèrent endroit du monde. On doit comparer une société à une autre différente. On peut ainsi dire que Monsieur Comte a permis d’apporter à la sociologie des fondements grâce à des éléments fondamentaux et à l’héritage des sciences préexistantes.

 

 

 

3 Sociologie selon Emile Durkheim

 

.Paradigme: holisme

.Approche théorique: fonctionnalisme

.Objet de la sociologie: fait social

.Méthode: explicative

.Instrument:questionnaire, statistique

.Règle fondamentale: 1) Etudier des faits sociaux comme des choses. / 2) Etudier un fait social par un autre fait social. 

 

Durkheim est considéré comme le père de la sociologie française. Sa sociologie est dite explicative ou encore déterministe, ce qui signifie que les phénomènes sociaux trouvent leur explication dans des régularités qui sont externes aux individus et qui s'imposent à eux : les faits sociaux.

 

Dans les règles de la méthode sociologique, Durkheim définit l'objet et l'approche de la sociologie. L'objet de la sociologie est l'étude du fait social : « manière d'agir de penser et de sentir, extérieure à l'individu, et douée d'un pouvoir de coercition en vertu duquel elles s'imposent à lui ». Le fait social se reconnaît ainsi à l'extériorité et à la contrainte.

 

La sociologie doit respecter deux règles fondamentales :

• Il faut traiter les faits sociaux comme des choses. Cela signifie qu'il est nécessaire d'écarter les prénotions (jugements spontanés que le sens commun formule sur telle ou telle question) et de définir précisément les phénomènes étudiés.

• Il faut expliquer un fait social par un autre fait social. Cela signifie que l'on ne peut expliquer un fait social ni par les motivations individuelles, ni en faisant appel à des faits économiques, biologiques ou psychologiques.

 

Durkheim applique sa méthode à l'étude du suicide. Le suicide apparaît généralement comme un choix strictement individuel, mais Durkheim montre qu'il existe des régularités sociales et il propose une explication purement sociale à ce phénomène. Durkheim pense que les individus procèdent de la société : il y a primat de la société sur l'individu, c'est-à-dire que l'homme naît de la société et non l'inverse : « chacun d'entre nous croit n’obéir qu'à lui-même alors qu'il est le jouet de forces collectives. » Les individus, en plus de leur conscience individuelle, ont une conscience collective, définie par l'ensemble des idées communes à tous les membres d'une société, qui leur permet de vivre ensemble.

 

 

4 La sociologie selon Karl Marx

 

Grâce à son analyse de la société industrialisée et capitaliste, Karl Marx a mis en évidence l’existence de classes sociales, groupements d’individus partageant des intérets communs.

Les deux principales classes sont la bourgeoisie capitaliste : personnes disposant du capital et propriétaires des moyens de productions, qui ont donc le pouvoir d’embaucher les prolétaires : personnes n’ayant que leur force de travail et qui sont exploitées et dominées économiquement par les bourgeois.

Ces deux classes opposées et irréductibles constituent une approche bipolaire de la société.

Marx distingue donc une classe sociale grâce à trois critères : sa place dans les rapports de production (« en soi »), le sentiment d’appartenance à un groupe ayant des intérets communs ou conscience de classe (« pour soi ») et les rapports conflictuels qu’elle entretient avec les autres classes.

Enfin, Marx élabore son analyse selon une démarche holiste d’après laquelle le comportement des individus est défini par la société. C'est dans ce sens il dira "ce n'est pas pas la conscience des hommes qui déterminent leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience ". Son approche est réaliste car les groupes sociaux qu’il étudie existent réellement. L’analyse de Marx s’appuie donc sur un constat. Karl Marx va identifier deux couches d'une part la superstructure (construction idéologique et institution), et d'autre part l'infrastructure (rapport sociaux de production division sociale du travail, et la base technique: mode de production et force productive.). La superstructure est au dessus de l'infrastructure. 

En définitive, monsieur Karl fait une analyse de la société par le matériel et l'histoire avec une méthode comparative, il démontre que l'économie est le noyau qui détermine la classe sociale des individus et que cela existe depuis des époques.

Antiquité (maître/esclave: mode de production esclavagiste); moyen âge  (sert/seigneur: mode de production féodale); la société moderne (Ouvriers/capitaliste: mode de production capitaliste).

 

 

 

6 La critique faite sur les travaux de Ferdinand Tönnies

 

Ferdinand Tonnies  (1855-1936), sociologue allemand. Né à Tübingen, Ferdinand Tönnies étudie à l’université de Strasbourg, puis obtient en 1877 un doctorat de philologie, avant d’aborder la philosophie sociale et politique. Élève de Friedrich Paulsen, il est marqué par les œuvres de Hobbes, Marx et Spinoza. Son œuvre majeure, Communauté et Société (Gemeinschaft und Gesellschaft, 1887), fonde son approche (prédominante à l’époque) sur l’organicisme et la psychologie.

 

Selon Tönnies, on peut distinguer deux types de volonté à la source des actions humaines : une volonté organique marquée par le plaisir et l’habitude, et qui donne naissance à des rapports de type communautaire ; la morale s’y exprime spontanément par les liens profonds du sang, de l’amitié et de la foi ; au contraire, la volonté réfléchie ou rationnelle prend racine dans une disposition au calcul, à la réflexion et à la compétition : elle produit des rapports de type sociétaire où la forme conventionnelle du contrat prédomine. 

 

Ce qui est réfuté par les sociologues Georg Simmel et Norbert Elias, ces deux ont mis en exergue la pluralité des appartenances et analysé le lien social comme entrecroisement de plusieurs lien dans les sociétés modernes. Leurs analyses des liens sociaux se résume en 4 grandes formes du lien social (le lien d'affiliation, le lien de participation élective, le lien de participation organique, et le lien de participation citoyenne)à partir de deux grandes dimensions :la protection et la reconnaissance. La protection renvoie à tous les supports que l'individu peut mobiliser face aux aléas de la vie parce que l'individu à besoin de sécurité. La reconnaissance quant à elle renvoie à l'interaction sociale qui stimule l'individu en lui donnant la preuve de son existence et de sa valorisation par le regard d'autrui. Ces 4 types de lien social sont complémentaires et entrecroisés, ils constituent le tissu social enveloppe l'individu.

 

 

 

5 Les concepts clés de Pierre Bourdieu

 

Les concepts clés de Pierre Bourdieu sont: l'Habitus; le Champ; la Violence symbolique; l'Espace social.

 

Habitus : Se sont en quelque sorte les structures sociales de notre subjectivité qui se constituent d’abord à travers nos premières expériences (habitus primaire), puis notre vie d’adulte (habitus secondaire) : C’est la façon dont les structures sociales s’impriment dans nos têtes et par intériorisation  de l’extériorité.

 

Pierre Bourdieu définit alors la notion plus précisément que l’avait Norbert Elias comme « un système de disposition durable et transposable »

 

Qu’entend t-on, par  disposition, durabilité et transposable ?

 

Disposition :

C’est l’inclination à percevoir, de sentir, des pensées de faire et penser d’une  certaine manière, intériorisé et incorporer le plus souvent de manière non consciente par chaque individu du fait de nos conditions d’objectivité d’existence et de sa traction sociale.

 

Durabilité : car ces dispositions se modifies au cœur de nos expériences. Elles sont fortement enracinées et tentent de se faire à résister au changement marquant ainsi une certaine continuité dans la vie d’une personne.

 

Transposable : car les dispositions acquises dans le cœur de certaines expériences ont des effets sur d’autres sphères d’expériences (professionnelles) ; c’est un premier élément d’unité de la personne.

 

Le champ

Les champs constituent la face d’extériorisation de l’intériorité de processus. C’est la façon dont Pierre Bourdieu conçoit les institutions non comme des substances mais des manières relationnelles, comme de configuration de relations entre les acteurs individuels et collectifs. Pierre Bourdieu parle d’agent pour indiquer que celui - ci agit librement. Le champ est une sphère de la vie sociale qui soit progressivement autonomisé à travers l’histoire autour des relations sociales. Les agents ne courent ainsi pas pour les mêmes raisons dans le champ économique, artistique, politique et sportif. Chaque champ est alors à la fois un champ de force. Il est marqué par une distribution inégale des ressources et donc de rapport de force entre dominants et dominés et un champ de lutte pour les agents sociaux. Pour Pierre Bourdieu, la définition même du champ et de ses frontières peut être possible. Chaque champ est marqué également par des relations de concurrences entre ces agents même, la participation au jeu suppose un minimum d’accord sur l’existence du champ. Chaque champ étant aussi caractérisé le mécanisme spécifique capitalisation des ressources légitimes qui lui sont propre.   

                                                                                      

La domination : elle est l’ensemble des relations entre dominants et dominés (les propriétaires des moyens de production et vendeurs de force de travail) qui traversent les différents champs. Dans chaque domaines de la vie, que ce soit en politique, en religion, en économie ou même à l’école on trouve toujours les dominants et les dominés.

 

Le capital symbolique : représente toutes formes de capital (religieux, culturel, artistique, associatif…) ayant une connaissance particulière au sein de la société. Il détermine la position des individus dans la société.

                                  

Interaction : C’est la manière dont les individus contribuent à façonner et à déterminer les structures matérielles qui contribuent elles-mêmes à façonner et à déterminer les individus.